
Chapitre XXVI.
Demain est un autre jour.
*
Arrivées au centre sanitaire de Montaban les deux ambulances s’immobilisèrent dans la petite cour avec un préau, reste du temps où ces bâtiments étaient une école. Pierre fut transporté à la salle de transfusion sanguine, c’est à dire l’ancienne infirmerie de l’école qui avait servi quelques jours auparavant pour le don du sang. On conduisait Fatima aux examens, elle serrait l’essuie qu’elle s’était mis sur la tête dans la cuisine entre les mains et sur le ventre, elle marchait les yeux au sol comme une coupable, la policière l’accompagnait un bras sur ses épaules.
Un infirmier accueillit Pierre sur sa couche roulante dans la salle, il se tourna vers sa collègue :
– « Tu poses le cathéter et je prends son groupe pendant ce temps là ! »
Il ouvrit une armoire et sortit une sorte de carte d’une boite en carton. L’infirmière se plaça à gauche de Pierre avec une aiguille et l’autre à droite piqua la pulpe de l’index, recueillit une goutte de sang, la déposa sur la carte et jeta la spatule de plastique dans une poubelle, il pris une autre goutte avec une autre spatule et la déposa sur la carte qu’il fit chavirer légèrement de droite et gauche comme un radeau sur l’eau, il demanda à sa collègue :
– « Tu m’as bien dit qu’il est moins ? »
– « Oui, négatif ! »
– « Alors il est B- ! »
– « Hein ? »
– « B- ! »
– « On n’en n’a pas ! »
– « Mais on a du O- ! »
– « Non, le dernier est parti hier pour un accident de la route ! »
– « Mais ! On avait au moins dix culots il y a deux semaines ! »
– « Ils en ont pris sept depuis pour Marquise, pour mieux gérer les stocks ! C’est ce qu’ils ont dit. »
– « Hé ben ils ne manquent pas de culots ceux là ! T’as posé un cathéter pour rien ! Qu’est-ce qu’on fait ? Une solution salée comme en Quatorze ? »
Une autre dame en blouse se profila à ce moment dans l’entrée :
– « Tu peux me donner un kit ADN, c’est pour la fille agressée, elle a des traces de sperme sur elle ! »
L’infirmier fit le tour et se rendit à la même armoire d’où il avait extrait le test de groupe sanguin et lui tendit une grosse boite carrée.
– « Qu’est-ce que c’est ton groupe Jacqueline, c’est pas B- je suppose ? »
– « Moi non mais la fille à côté oui ! »
– « Quoi ? »
– « Je viens de faire le test, elle est B- et elle demande des nouvelles de son frère! »
– « Quel frère ? »
– « Ben celui là ! »
– « Ah bon ? Elle s’appelle Charbonnier ? »
– « Non ! Fatima bint al… et je sais pas, en tous cas elle est B- »
– « Demande lui si elle donne son sang à son frère ! Ça urge ! »
Du côté de chez Catherine l’homme au pantalon jaune avait été emporté par le fourgon médical tandis que le médecin légiste examinait les trois nuques cassées. Un policier prenait les dépositions des trois personnes restées présentes.
– « Votre ami Pierre devra passer devant un juge madame. »
– « Quoi ? »
– « Vous vous appelez Jeannette ? »
– « Non Catherine, mais j’ai une copine qui s’appelle comme ça. »
– « Alors ne pleurez pas, il ne sera pas pendu ! Il y a beaucoup d’éléments concordants pour fonder la légitime défense mais, vous comprenez : il y a trois morts ! Votre copain si j’ai bien compris est pour ainsi dire ceinture noire de judo ou presque, le judo n’est pas une arme mais on pourrait juger qu’il a abusé de la maîtrise d’une technique de combat. » Un policier debout à la porte intervint:
– « oui, mais orienté sur la défense si vous permettez collègue, je le pratique depuis tout gosse! »
Le chef d’unité avait serré la main de Marc quand il avait vu sa carte de la Gendarmerie Nationale et son grade.
– « Alors vous êtes le père du blessé ? Un fameux gaillard, il en a couché trois à mains nues !»
Le gars avait dit ça avec admiration : « Il en a couché trois ! » Mais Marc avait sursauté, « mon fils a tué ! » Lui, Marc avait blessé une fois, un type dangereux, ouèp ! Il avait dégainé quand il avait compris qu’il voulait couvrir sa fuite avec un gosse, il n’en avait pas dormi pendant deux semaines, il se levait la nuit en priant le bon dieu que le gars à l’hosto ne clamse pas. Est ce qu’il en rêvera Pierre, sûrement, après coup, dans quelques années mais pour toujours, avoir tué, ça ne s’oublie pas, tout au plus se trouve-t-on des raisons et Pierre en avait ; il avait pour lui qu’il avait sauvé sa copine, ça aide ça, on est un peu chevalier, quand on tue pour la femme aimée. Marc cependant s’était un peu redressé, oui, il se sentait fier de son garçon, il était fier d’être son père. Pas parce qu’il avait tué mais pour son courage. Il serra un peu les dents pour ne pas montrer que les larmes lui montaient aux yeux : Un CRS, ça pleure pas. Un policier se présenta devant le policier Dejouvenel avec le téléphone de service :
– « La préfecture chef ! » Le Brigadier chef Bertrand Dejouvenel prit l’appareil, se présenta, écouta et devint pâle, il raccrocha et s’adressa à son subalterne :
– « Tu n’as pas rappelé pour corriger le rapport verbal ? »
– « Corrigé quoi chef ? »
– « Le ministre a tuyauté sur les réseaux sociaux concernant une attaque islamiste ! »
– « Oh putain ! » Catherine tourna la tête et puis passa Marie à Jacques :
– « Tu peux lui sécher les cheveux et lui faire une soupe ? Il y a des sachets à la cuisine ! »
– « Je m’occupe de la soupe dit Rachid et toi des cheveux, tu pourrais en mettre dedans ! De la soupe dans les cheveux je veux dire, pas le contraire. »
Les trois quittèrent le salon. Catherine retourna à la douche avec une robe pour Gérard qui se lavait la figure, ses vêtements déjà normalement peu ragoûtants collaient comme des limaces, le seul pantalon de la maison, c’est Pierre qui l’avait pris.
– « Alors ? Ils étaient quatre ou cinq ? » Un policier en costume civile fripé reposait la question pour la troisième fois à François Ferdinand Fladhault.
– « Je sais plus ! J’ai bien cru voir un cinquième quand j’ai mis les phares mais peut être qu’ils n’étaient que trois à l’intérieur ! »
De nouveau le policier au téléphone s’approcha du brigadier chef :
– « Chef, c’est votre chef au téléphone ! » Le brigadier chef Bertrand Dejouvenel semblait avoir attrapé la tremblotte, ses lèvres avait des petits spasmes rapides, il porta l’appareil à son oreille et eut la présence d’esprit de couper le son d’ambiance. Sur la ligne quelqu’un le félicitait de son zèle imbécile, on lui fit un shampoing à sec, on lui racla le cuir chevelu, un traitement anti-pelliculaire vigoureux. Ça courait sur internet, non ça galopait, l’article du journal avait été copié par d’autres avant de disparaître des sites, mais il avait été copié et recopié, le tuyau du ministre aussi, pas les suivants, les rétropédalages, non, le premier, celui sur « l’attaque islamiste et la responsabilité de ceux qui excusent le crime… ». Il y avait du remaniement ministériel dans l’air. Jacques était en cuisine avec Marie et lui servait la soupe, il avait posé sur la table son téléphone qui, semblait t-il avait attrapé la danse de saint Guy, il finit par y jeter un œil : encore une vidéo avec des milliers de vues en cinq minutes, il dut patienter un peu et puis il vit : une sorte de clair-obscure et une ombre menaçante, ça ressemblait à un vieux film policier, une lame brillait à la lune, le visage apparaissait parfois dans un faible rayon de lune, et puis une autre ombre, de dos celle là, les deux semblaient danser une gigue et Jacques reconnut Pierre, à cause de ses cheveux d’abord, et puis son visage calme et attentif s’éclairait après une inversion de placement des protagonistes ; on voyait nettement l’attaque fulgurante, la parade de Pierre et sa conclusion par le Morote Gari, on entendait la tête claquer sur le plancher ; Jacques parcourut rapidement les commentaires, les premiers venant du club, d’autres du Lycée et puis une masse d’inconnus : « La judopette en a elle, des c… ! » « Respect » « Il mériterait une médaille » »Il est blessé ? On dirait qu’il saigne ! » Catherine revint de la douche avec Gérard rafistolé d’une robe : policiers, gendarmes et les autres le regardèrent ahuris.
– « Je vais vous raccompagner chez vous monsieur . » Marc avait déjà tiré les clés de la voiture, Gérard passa devant François Ferdinand et lui fit un sourire, François Ferdinand se troubla, rougit et baissa les yeux. Mais Jacques pénétrant au salon tendit son appareil à Catherine qui se mit la main devant la bouche en voyant les images, Jeannette avait fait un montage rapide et en quelque sorte lancé une contre attaque de communication. Son téléphone sonna, c’était le centre de Montaban :
– « Votre époux est en route pour Marquise, il est hors de danger, sa sœur lui a donné du sang . »
– « Sa sœur ? »
– « Oui, madame Fatimata bint al…euh » Catherine hurla la nouvelle : « Pierre est sauf ! On peut le voir demain à l’hôpital de Marquise, Fatima y est aussi.» Sur le seuil de la porte Marc dit :
– « Je raccompagne ce monsieur et je reviens. Je peux dormir ici ? » Catherine n’eut pas de gros problèmes d’intendance pour loger les trois messieurs, Jacques, Rachid et Marc, invités impromptus de la situation et de l’heure tardive. Marc revenu de la ferme de la Malcense, elle les conduisit au dortoir déjà connu de Rachid et ouvrit la grande armoire avec les couvertures, plusieurs modèles du défilé y pendaient encore, la poutre du défilé de mode était restée en place. Elle avait retrouvé un vieux pyjama du grand-père qui conviendrait à peu près à Jacques mais elle n’avait déniché que d’anciennes chemises de nuit de sa mère pour les deux autres. On pris un matelas d’un lit pour installer Marie dans la chambre de Catherine. Elle fit encore une soupe pour l’équipe avec les poireaux rescapés, c’était un peu faible pour les estomacs des trois hommes et elle y cassa des spaghettis.
Le jour était encore trouble quand Catherine se réveilla dans sa chambre! Quelle heure pouvait il être ? Très tôt sûrement car le soleil se levait déjà de bonne heure en cette saison. On entendait des coups sourds sur le plancher, comme ceux d’un déménagement dans un immeuble ancien, elle s’assit dans le lit et constata que la couche de Marie était vide, on entendait des voix aussi, des cris qui ressemblaient à des rires ; la porte s’ouvrit et Marie pointa son nez de souris dans l’entrebâillement :
– « Maman Coco ! Il y a une grosse bête ! »
– « Hein ! »
– « On dirait une girafe blanche avec plusieurs bouches ! »
Catherine jeta les draps sur le côté et se leva, les bruits continuaient, ça venait du dortoir, elle ouvrit la porte et regarda, Marie se serrait sur une de ses jambes. Son cœur bondit dans sa poitrine et sa face se tordit dans un rictus d’épouvante :
La bête devait avoir entre douze et treize pieds de haut et deux coudées de largeur, elle se déhanchait sur la poutre et se contorsionnait comme un être torturé et en proie à d’atroces souffrances. Elle possédait trois têtes qui se tordaient en tous sens et aboyaient comme le chien Cerbère, l’une au centre à six pieds en partant de la poutre, et la seconde à dix pieds. La tête surplombant la créature semblait brûler et lançait de ses yeux des éclairs verts qui embrasaient la charpente, celle sous-jacente sortait du poitrail de la bête, elle avait la bouche ouverte comme une murène affamée et lançait des cris de sirènes de bateau dans la brume entrecoupés de bruits de prouts sifflants, la troisième tête sortait du ventre de la bête et se gonflait dans des efforts violents, passait du rouge au violet et hurlait. La bête progressait en titubant sur la poutre et s’approchait menaçante quand la tête du sommet heurta l’abat jour du premier plafonnier suspendu qui entama une révolution planétaire autour de la tête solaire, la partie du corps qui en était la base se plia en avant et des mains surgirent de ses entrailles et glissèrent sur les yeux du milieu, le volume de la sirène augmenta de volume tandis que des membres se déployaient de chaque côté comme des tentacules, la partie basse s’affaissa en pliant sur les genoux et se retrouva à califourchon sur la poutre, le reste se courba sur la poutre, des doigts s’y agrippèrent et la tête en flamme se posa comme la foudre à son extrémité et roula à terre. La bête exhiba ses trois croupions au plafond et puis se disloqua dans un hurlement de dindons pour se transfigurer en trois corps distinctes se roulant sur le sol dans des positions fœtales ; les trois êtres engendrés se redressèrent un à un à genoux et retombant en avant comme pour une prière coranique et tapant du plat des mains les planches et, se relevant, se frappant le ventre et la poitrine, comme pour un acte de contrition évangélique en éructant de formidables : « Ha !Ha!Ha ! »
– « Vous êtes tombés sur la tête ou quoi ? »
– « On savait plus dormir, alors on s’est dit que, en attendant d’aller chercher Pierre … »
Marc dans sa chemise de nuit mitée faisait d’amples gestes bibendomiques pour s’excuser d’avoir fait du bruit, il fut interrompu par Jacques dans son pyjama rappé à larges rayures bleues qui ajouta :
– « et d’aller chercher Fatima ! »
Rachid ajouta que avec ce confinement c’était pas tous les jours qu’on avait l’occasion de s’entraîner un peu.
– « Bon ! » dit Catherine, « je vais voir si j’ai assez de café ! Je n’ai pas de pain mais j’ai deux rouleaux de pâte brisée au frigo, ce sera mieux que rien. Ne vous disputez pas pour la douche hein ! Et laissez de l’eau chaude pour les suivants ! »
– « Oui maman ! » répondirent ils en chœur. Catherine tira un coin de la bouche vers le bas, elles font souvent ça les filles, vous avez remarqué ? Encore que certaines préfèrent tirer le même coin de la bouche vers le haut ou des fois les deux coins de la bouche plissés vers le bas et elles se mettent les mains sur les hanches en écartant bien les coudes et les pieds sur le sol et elles semblent dire : « Attends un peu mon gaillard ! Approche toi et tu l’auras ! »
– « J’aurai quoi ? »
– « Ça ! » et ça claque ! Catherine se tourna vers Marie en riant :
– « Viens Marie, on va laisser les gamins s’habiller ! »
À l’hôpital de Marquise Pierre est chouchouté comme un prématuré sorti de la couveuse, la porte de la chambre est ouverte et les soignantes qui traversent le corridor d’un pas pressé ou poussant de petits charriots lui adressent de larges sourires tandis que leurs collègues dans leurs sacs poubelles bleus d’azur, le saluent de la main comme un copain. Fatima est assise à côté du lit, elle attend elle aussi Catherine et les trois autres pour rentrer chez elle. Des journaux couvrent le lit de Pierre, on voit sa photo, celle de Fatima, des gros titres: « Le foulard accusait la victime ! », « Pataquès du ministre », « Le sang de Fatima sauve le chevalier », il y a un article sur le club de judo et l’entraîneur Rachid ; Marc arrive avec Marie à la main, elle court jusqu’au lit et sautille en tapotant sur les couvertures, le personnel a fermé les yeux sur le nombre de visiteurs, on a fait un test rapide, ils portent les masques. Catherine et les deux autres entrent à leur tour dans la chambre.
– « T’as vu la vidéo de Jeannette, la deuxième, je veux dire »
– « Ouè Jacques, je l’ai vue ! C’est la suite de la première ! Elle pourra en faire une série et la vendre à une plateforme de vidéos.»
Ils éclatent tous de rire. Catherine embrasse Fatima, elle lui demande :
– « Alors il paraît que Pierre est ton frère ? »
– « Oui, c’est mon frère ! On est du même sang comme Moogly et les loups. Mais, tu sais pas, Latifa était la sœur de mon grand-Père Allan ?»
Pierre tourne la tête :
– « Ma grand-mère a le même prénom. »
– « Forcément puisque c’est de elle dont je parle : Latifa bint Ahmadou Allrayar et mon grand-père c’est Allan ben Ahmadou Allrayar. »
Marc intervient :
– « Alors ton grand-père est le frère de ma maman ? » et Rachid se tournant vers Marc :
– « Alors moi je suis ton neveu, mon père c’est Bachir fils de Allan ! Nous sommes tous frères et sœurs. »
– « Donc vous êtes tous de la même famille sauf moi ? »
– « Tu seras toujours ma sœur Catherine ! »
– « Moi je m’appelle Vandenbrouck de toutes façons ! » Jacques a haussé les épaules.
– « Oui mais moi je t’aime ! » Fatima regarde Jacques qui la regarde aussi, il y a comme un arc électrique et on dirait que le feu capillaire de Jacques donne du henné aux cheveux de Fatima. Les autres les regardent un instant pétrifiés, on dirait une peinture d’église.
– « Tu pourras pas faire de trait dans ton carnet ce coup ci Fatima ! » finit par dire Catherine.
Un brouhaha discret s’infiltre par la fenêtre entrouverte et puis s’enfle comme le vent quand la mer monte, on entend des voix, des chuchotements comme des chamailles amicales qui gonflent comme un bourdonnement de ruches, des rires mal étouffés se changeant en vocalises d’opéra, ça sonne comme les instruments d’un orchestre qui s’accorde avant le concert et le chant s’élève de la petite cour de l’ancienne école vers la fenêtre de la chambre:
« Qu’est ce qui s’pass’ ici si tard, compagnon de la Marjolaine … »
Rachid va vers la fenêtre et l’ouvre, le chœur se fait plus audible:
Rachid se penche et dit, se tournant vers Pierre:
« Si tu pouvez voir Ça! Heureusement tu l’entends! » « C’est le chevalier du guet, compagnon de la marjolaine … » Le téléphone de Catherine sonne, elle regarde, c’est Jeannette qui fait un direct d’en bas: on voit toute la troupe du judo! Mireille avec les filles mais mélangées aux garçons, Bernard, le viel entraîneur souriant au milieux des filles et ils chantent:
« Gai! Gai dessus le guet!»
Elle donne son téléphone à Pierre couché sur le lit et il se met à pleurer, comme une fille.
– « Bon, c’est pas tout ça mais moi Hélène m’attend ! Pierre, je suppose que tu va rester un peu avec Coco ou je me trompe ? »
Ces deux là se regardent à leur tour avec un grand sourire.
– « Non, tu ne te trompes pas ! De toutes façons on n’a cours que par internet pour l’instant ! Il vont prendre le contrôle continu pour le Bac ! Et oui je pourrai apprendre à tricoter !»
– « Avec des aiguilles ? »
– « Non, avec une machine ! »
– »Ah bon ! Avec une machine ! » fait Marc rassuré.
– « Je peux rester avec Coco et Pierre ? »
– « Tu vas t’ennuyer Marie. Qu’est-ce que tu vas faire ? »
– « On va jouer au papa et à la maman ! »
– « Et qui fera la maman ? » demande Catherine.
– « Moi je serai la maman, toi le papa et Pierre une petite fille ! »
*
